Le covid-19, jamais un mot peut-être n’a fait autant peur, déclenchant parfois une psychose d’une grande ampleur. Et parfois même, on l’évoque à petit mot, en usant de périphrases de peur que la malédiction ne nous atteigne rien qu’en le prononçant. Le Covid-19, cette pandémie qui a sévi partout dans le monde a manifestement des conséquences tragiques également et surtout sur l’économie en général.

La France n’a pas été épargnée par ce fléau et sa situation peu brillante se voit dans tous les secteurs d’activité qui ont été touchés par la crise. Nous allons prendre l’exemple de l’artisanat qui semble être le plus affecté et dont la situation inquiète pour différentes raisons.

La France est l’un des pays européens où l’artisanat est très prospère. Officiellement, on y recense aux alentours de deux millions d’entreprises artisanales qui se répartissent entre les secteurs du commerce, du bâtiment, de l’industrie, et des services aux particuliers. La filière du bâtiment, avec environ 38 % d’entreprises enregistrées, est considérée comme étant la plus importante. Toutes ces entreprises affrontent aujourd’hui les conséquences dramatiques du Covid-19. D’ailleurs, la Chambre des Métiers de l’Artisanat de France vient de lancer une récente étude dont l’objectif était d’informer sur la gravité de la situation. En se référant à cette enquête, on découvre que le taux d’impact s’affiche ainsi :

  • Services aux particuliers : 57 %
  • Commerce alimentaire : 20 %
  • Industrie : 16 %
  • Construction : 7 %

Ces résultats sont la preuve que tous les domaines de l’artisanat français sont affectés par cette pandémie. Cela s’explique par le fait que la majorité de ces organismes sont des entreprises ou structures individuelles. En outre, les chiffres révèlent que 62 % des sociétés artisanales de l’Hexagone sont des sociétés limitées financièrement. D’ailleurs, leur chiffre d’affaires annuel ne va pas au-delà des 150 000 euros. Il s’agit par conséquent de PME qui ne disposent pas de moyens suffisants pour pouvoir faire front à l’impact du Covid-19.

En plus, le confinement a davantage fait empirer la situation pour la majorité d’entre elles, puisque les commandes ont considérablement diminué alors que les sociétés ne s’y étaient pas préparées.

Les demandes de devis ont diminué de plus de la moitié durant cette crise. Les professionnels des services à domicile furent contraints de suspendre leurs activités. En effet, les clients confinés, par peur d’être contaminés ne recourent plus à leurs services. Devant cet état des choses, de nombreuses entreprises se sont trouvées forcées de mettre en chômage partiel une grande partie de leurs personnels.

D’après la CIMA France, 75 % des très petites entreprises (TPE) interrogées assurent qu’elles rencontrent de grandes difficultés de trésorerie. Pourtant, les entreprises artisanales injectent chaque année environ 300 milliards d’euros à l’économie française, ce qui constitue une contribution de 20 % au PIB du pays. Concrètement, une récession du secteur signifie par conséquent des ennuis assez sérieux pour l’économie française.

Le manque de travail constitue l’impact direct de cette pandémie sur le secteur artisanal. À cela se greffent les innombrables retards de paiement qui handicapent fortement le fonctionnement de ces sociétés. Ces deux éléments ont plongé les sociétés artisanales dans une sorte d’hibernation profonde. Le résultat ne se fait pas attendre : tous les projets sont soit repoussés soit entièrement annulés.

D’un autre côté, les investissements conçus pour stimuler l’essor des entreprises ne pourront plus être efficaces. De ce fait, le recrutement dans ce secteur va fonctionner au ralenti. En temps habituel, l’artisanat embauche plus de 2 millions de salariés, et avant que le Covid-19 ne survienne, la tendance était plutôt à la hausse. Mais vu les interminables difficultés actuelles, la filière artisanale ne fera pas que freiner les recrutements. Bien plus, il y a des centaines de milliers d’emplois qui risquent de disparaître. En dehors de cela, les manifestations comme les salons et les expositions sont remis aux calendes grecques. Tout semble donc paralysé en attendant que la situation s’améliore, en attendant que tout le monde soit enfin vacciné.